Nom : Ce jeune chat rayonnant de gloire se prénomme Ivresse Chaotique, nul ne peut se confronter à pareil démon, aux dépends de votre vie bien chagrinante.

Âge : Seulement âgé de 30 lunes qu’il empreinte déjà des sentiers prometteurs, faisant preuve d’un courroux ineffable et redouté de tous.

Sexe : Dans ses pas amples et décidés, dans sa virilité à combattre, dénuée de toute mansuétude, et dans ses paroles emplies de clairvoyance, pur et définitivement mâle.

Clan : À la faveur de son caractère ombrageux et peu affable, son cœur de pierre va au Clan des Ténèbres.

Rang : Le regard corrompu par le vice, il s’élève au rang de lieutenant et ne daigne guère poser le regard sur une âme qui se voit réduite au statut de guerrière.


Description physique : Vénusté et assurance étourdissantes, grâce insoupçonnée. L’apparition de pareille créature évoque bien des désirs, inavouables et ancrés dans le cœur de leur hôte. Ils contemplent cette allégorie de la perfection, rayonnante et inaccessible, sans se lasser de cette vision éthérée et emplie de pureté. Proportions sculpturales, pénombre omniprésent, linéaments fugaces. Cette enveloppe charnelle aux milles agréments ouït ces blandices quotidiennes, ces ferveurs, ôtant la déférence de cette âme nantie de tant d’attraits. L’organe palpitant noircit par l’extase de tant d’adulation, semblable, désormais, à sa fourrure ébène, faisant pâlir les ténèbres ; il arpente les mêmes sentiers en proie à l’allégresse d’atteindre les tréfonds de l’âme d’autrui, puis se délectant de briser tous ses fantasmes en quelques paroles sanglantes ... Or, comment se dresser envers pareille divinité, aux fragrances ambrosiaques ? Nul mortel ne peut se vanter d’avoir affronté tel être, dépourvu de toute mansuétude. Ainsi, ses pattes de jais, achevées par des griffes immaculées et affilées, se déposent sur le sial ancestrale ; musculeuses, délicates, fatales ... Ses immondices affûtées ont accompli bien des crimes, ôter bien des vies, mais le seul fait d’avoir reçu la mort par pareille déité parait être excusable ; quelle ineptie ... Sa fourrure fuligineuse s’élève dans l’air, souillée de liqueur pourpre, d’une précellence qui confond l’entendement, embrassant une dernière fois de son regard de mort, sa proie, victime de son dernier geste abject. Son port altier se relève, surmonté d’une truffe charbonneuse, dévoilant deux prunelles d’un gris métallique, exempts de toute vie, et pourtant, ils voient on ne peut mieux, ils prennent un malin plaisir à contempler le dernier souffle de ses martyrs, scrutant les moindres convulsions, les bribes d’agonie, le crépuscule de l’existence de cette âme âcrement inutile ... En toute vraisemblance, le diable semble s’être épris de cette enveloppe corporelle enjôleuse ...

À lire :

Description psychologique : Sous sa courtoisie factice siège un être à l’appétit néfaste et perverti. Possédé d’une démence aux origines nébuleuses, sa frénésie irraisonnée l’oriente souventes fois à des décisions blâmables. Damné à porter le fardeau du monde sur ses frêles épaules, il s’octroie la volupté de la chasse et des combats. Détenant de nombreuses courtisanes dans les Clans, il s’efforce d’incarner le mâle protecteur et idyllique avant d’annihiler le corps astral de ces déplorables vies, rendues vaines face à de telles oppressions. S’adonnant in extenso aux délices viciés du réel, il eut recours à des moyens de coercition pour obtenir une renommée inter claniques, vaste notoriété qui lui procure une félicité sempiternelle. En dépit du sang versé stérilement afin d’achever ses desseins machiavéliques, il parait ne pas se tourmenter, malgré ces défunts à la revanche imminente.  Déployant des talents de témérité, Ivresse Chaotique ne semble pas être doté de cet instinct proclamant « la peur. » En effet, ce sentiment de lâche, n’incitant qu’abandon et fuite est, pour lui, exhaustivement inconnue, qui sommes-nous pour tenter d’esquiver notre fatum même ? Satyrique par certaines extravagances, il matérialise l’aliénation emprise d’une prodigieuse intelligence, quiconque osant s’adresser avec simulacre demeure, à ses propres dépends, un être perdu.


Histoire : Une imposante nuée orageuse progressait dans l’éther, altérant le ciel d’un gris austère et chenu. Reclus dans la barrière voilée, quelques rares rais lumineux de l’astre du jour parvenaient à s’immiscer à travers le rideau brumeux, sans toutefois, plonger la plaine d’une nitescence aveuglante. Les gazouillements d’allégresse des volatiles forestiers se perdit dans le vacarme de la tourmente ; les branches dégarnies des arbres se démenaient contre les rafales qui s’engouffraient sans circonspection dans l’antre des géants des bois, délogeant les résidants de la demeure sylvestre et éreintant les êtres d’une froideur hiémale. Subséquemment, une déferlante de joyaux translucides s’abattaient sur la sylve. Choyant sur le sial, détonant sur la surface roide, ce tumulte antédiluvien perpétua ce fléau durant de longues heures, puis Nyx revêtit l’empyrée de son manteau fuligineux et la noirceur s’empara du monde ... Les membres immergés dans la fange repoussante, une silhouette chétive s’efforçait de progresser dans ce domaine inhospitalier. Le pelage souillé de vase et imprégné d’eau, se collait à l’ossature du jeune chaton ; les côtes à découvert, dévoilant une enveloppe bien frêle, le jeune chat s’aventurait dans les bois, les yeux réduits à deux fentes où la flamme qu’autrefois brillait telle une langue de feu, vacillait sous des sollicitations inconnues, puis il s’écroula. Il était désormais orphelin, Mère-Nature lui avait ôté ses parents bien-aimés, sa seule raison de vivre ...

Quelques lunes plus tard ...

Les deux jeunes chats progressaient à vive allure dans les sous-bois, leurs pattes musculeuses et endurantes martelaient le sol meuble, piétinant le tapis moussu verdoyant annonçant l’aube de la saison des feuilles nouvelles. Des rires empreints de gaieté et de franchise s’élevèrent, les deux êtres présents dans la combe semblaient fusionner, et pourtant, une réalité aussi concrète que celle-ci demeurait irréfutable. Mais parfois, il ne s’agit que d’articifices, de promesses factices, de leurres en somme. Nuage Chaotique avait intégré le Clan des Ténèbres, suite à son malaise en plein cyclone. En dépit de son aspiration à rejoindre ses parents défunts, il avait continué ‘à vivre’, du moins, à résider en tant qu’être existant, car son âme, elle paraissait s’être envolée en même temps que celle de ses ascendants. Nommé apprenti à ses six lunes, il fit la connaissance d’une belle chatte à la toison d’une fabuleuse lactescence, rehaussée par un regard céruléen, évoquant l’azur dénudé du moindre nuage indésirable dans le firmament ; la livrée immaculée de la novice rivalisait avec celle de Chaos, laquelle arborait une noirceur pure, exempte de la plus infime parcelle de blancheur. Ces deux mortels semblaient se compléter, comme le Yin complète le Yang, tous les imaginaient inséparables, et les désunir en était invraisemblable, mais parfois la fatalité de la vie recèle bien des pas toujours louables ...

« Dis, Nuage d’Aphélie, tu m’aimes ? »

Nuage Chaotique se dandinait d’une patte à l’autre, trahissant une exaltation justifiée. Il scrutait l’expression de sa bien-aimée, qui s’efforçait de conserver son masque marmoréen. Une brise se leva.

« Ne dis pas de sottises, tu sais très bien que non. »

Son cœur explosa dans sa poitrine, tout ce qu’y le retenait dans ce monde empli de perfidies venait de lui déclarer qu’il ne représentait rien pour lui. Tout semblait s’être brisé, rompu, et choyait désormais à terre, son organe palpitant ne faisait guère exception. La braise ardente, qui autrefois vacillait, oscillant entre le monde réel et supraterrestre s’était efforcée de se raviver, par la présence de ce sentiment bénéfique, l’amour, et pourtant, c’est ce sentiment si puissant, si rare, que l’on prendrait méticuleusement dans la paumes des mains s’il s’agissait d’un élément matériel, cette émotion-là ne lui avait causé que sa perte. La flamme, qui brûlait dans ses prunelles fiévreuses, chancela, puis s’éteignit. Définitivement.

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